Règles 2024-2025, exonérations et checklist pour propriétaires et conciergeries
La CFE (cotisation foncière des entreprises) surprend souvent les propriétaires de résidences secondaires louées en meublé de tourisme en Charente-Maritime. Elle peut représenter un coût non anticipé, varier fortement selon la commune ou l’EPCI, et s’ajouter à d’autres taxes locales (taxe de séjour, taxe foncière, taxe d’habitation sur les résidences secondaires). Surtout, beaucoup confondent fiscalité des revenus (BIC, micro-BIC ou régime réel) et assujettissement à la CFE, qui obéit à une logique différente.
L’objectif de cet article est simple et opérationnel : déterminer si vous êtes redevable au 1er janvier, identifier les cas où vous ne devez pas payer (exonération automatique, cas d’absence de CFE), comprendre le rôle des décisions locales, puis sécuriser votre situation avec les bonnes démarches et les bons justificatifs.
Vous pourrez suivre un arbre de décision et une checklist utilisables aussi par une conciergerie pour conseiller ses clients.
Comprendre la CFE pour une location meublée de tourisme
La cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt local dû par toute personne exerçant une activité non salariée, y compris certaines activités de location de logements. La CFE est une taxe locale due par les personnes exerçant une activité non salariée, avec des règles d’assiette et de cotisation minimum. Calculée à partir de la valeur locative cadastrale des biens utilisés pour l’activité (avec, selon les cas, une cotisation minimum), elle se distingue de la taxe foncière (liée à la propriété immobilière) et de l’imposition des revenus locatifs déclarés au titre des BIC (micro-BIC ou régime réel).
Le redevable de la CFE est celui qui exerce l’activité au 1er janvier de l’année d’imposition. La location meublée peut entraîner une CFE, avec une approche spécifique pour les particuliers loueurs en meublé. Que vous soyez loueur en meublé en micro bic ou au régime réel, l’enjeu n’est pas seulement fiscal (BIC), mais aussi local : dans certaines configurations, une location meublée peut conduire à payer la CFE au titre de la foncière des entreprises cfe, y compris lorsque les logements meublés sont mis en location de manière ponctuelle.
| Notion | Définition |
|---|---|
| CFE | Taxe locale basée sur les biens utilisés pour l’activité, per&ccedue par les collectivités locales |
| Cotisation minimum | Montant forfaitaire variable selon le chiffre d’affaires et la commune |
| Exonérations de CFE | Notamment : première année, recettes inférieures ou égales à 5 000 €, location d’une partie de l’habitation personnelle (selon conditions) |
| Meublé de tourisme | Logement meublé classé ou non, destiné à la location saisonnière touristique |
Enfin, la CFE ne doit pas être confondue avec la taxe de séjour (versée par les occupants), la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, ni avec ce qui concerne la résidence principale. En pratique, les interlocuteurs clés sont le Service des impôts des entreprises (SIE) et la commune ou l’EPCI, qui votent des paramètres (dont les taux) susceptibles d’expliquer des écarts importants d’une adresse à l’autre.
Exonérations automatiques et cas fréquents d’absence de CFE
L’assujettissement à la cotisation foncière des entreprises pour les activités de location de logements meublés n’est pas systématique. Une exonération de CFE s’applique lorsque les recettes sont inférieures ou égales à 5 000 euros, point clé à vérifier avant toute démarche. Pour justifier ce seuil, le loueur en meublé doit conserver factures, contrats et relevés de plateformes. L’administration appréciera aussi le caractère occasionnel ou habituel : durée cumulée des séjours, fréquence, moyens mis en œuvre, publicité et organisation, ainsi que la conservation d’une jouissance personnelle, font partie des indices souvent examinés.
Lorsque le meublé de tourisme occupe une partie de l’habitation personnelle ou de la résidence principale, des exonérations de cfe peuvent s’appliquer selon les conditions prévues. Le BOFiP détaille les situations d’exonération ou d’aménagement liées à certaines locations meublées et les conditions d’appréciation. À l’inverse, le redevable de la CFE au 1er janvier peut être assujetti dès lors que plusieurs biens sont loués, que les recettes excèdent le seuil, ou qu’une organisation quasi professionnelle est mise en place (services annexes, sous-traitance structurée, communication régulière, etc.).
La distinction entre meublé de tourisme et chambre d’hôtes peut aussi compter, car les régimes et aménagements ne se recoupent pas toujours, notamment lorsqu’interviennent des délibérations des collectivités locales. Que le loueur relève du micro bic ou du régime réel, il doit pouvoir prouver ses recettes, conserver un planning et ses justificatifs, et piloter l’ensemble des taxes locales (dont la taxe foncière) pour savoir s’il devra, ou non, payer de la cfe sans surprise.
Décisions locales (commune, EPCI) : quand une délibération change la règle
Les collectivités locales (commune ou EPCI) peuvent jouer un rôle déterminant via leurs délibérations, notamment en matière d’exonérations de CFE et d’aménagements applicables à certaines locations. Certaines situations de location meublée peuvent relever d’exonérations ou d’aménagements qui dépendent des choix locaux et doivent être sécurisés au cas par cas. Dans la pratique, un bien (classé ou non) et la manière dont il est exploité (partie de l’habitation personnelle, logement entièrement dédié, niveau d’organisation, etc.) peuvent conduire à des traitements différents : la prudence consiste à raisonner à l’adresse du logement, et non seulement à partir d’une règle générale.
La variabilité territoriale est réelle. Les fiches officielles rappellent que les paramètres de la CFE (dont les taux) relèvent des collectivités, ce qui explique des montants très différents selon la commune ou l’EPCI. Un même logement meublé mis en location peut donc être traité différemment d’une commune à l’autre. Pour vérifier l’existence d’une délibération, consultez le site internet de votre collectivité (rubrique « actes administratifs » ou « délibérations »), le recueil des actes administratifs, ou interrogez le SIE compétent au 1er janvier de l’année d’imposition. Que vous soyez redevable de la CFE en régime réel ou en micro-BIC, anticipez en provisionnant la charge, à côté des revenus locatifs et de la taxe foncière, afin de sécuriser la rentabilité de chaque location saisonnière ou location meublée.
Démarches et calendrier : déclarer, demander une exonération, contester
Le redevable de la cfe qui exerce des activités de location de logements meublés a intérêt à structurer sa démarche en trois temps : (1) qualifier l’activité (location meublée ou meublé de tourisme), (2) identifier l’établissement et le SIE compétent à l’adresse du bien mis en location, puis (3) constituer un dossier de preuves. La déclaration initiale de CFE (1447-C-SD) sert à créer et qualifier l’établissement et doit être déposée dans les délais auprès du SIE compétent. Elle est à transmettre dans les 90 jours suivant le début d’activité (par exemple, avant fin mars pour un démarrage au 1er janvier). La notice et le formulaire 1447-C-SD existent en millésimes récents et constituent la base opérationnelle pour déclarer correctement une location meublée. Toute modification ultérieure (changement de situation, évolution des revenus locatifs, etc.) peut impliquer une déclaration dans les délais indiqués par l’administration.
| Justificatif | Objectif |
|---|---|
| Recettes et revenus locatifs (micro bic ou réel) | Prouver le seuil d’exonération si recettes ≤ 5 000 € |
| Périodes de location saisonnière | Documenter le caractère occasionnel et distinguer usage privé / habitation personnelle |
| Classement officiel du bien | Produire un élément de qualification du meublé de tourisme (si applicable) |
| Délibération locale (collectivités locales) | Vérifier l’existence d’aménagements locaux affectant les exonérations de cfe |
| Taxe foncière et justificatif de propriété | Consolider le dossier (adresse, consistance du bien) en lien avec la cotisation foncière des entreprises |
En cas d’avis de CFE inattendu, le loueur en meublé peut déposer une réclamation motivée auprès du SIE, avec ses justificatifs, dans les délais indiqués sur l’avis et la procédure applicable. Un dégrèvement peut être accordé si une erreur est avérée. Pour éviter les difficultés, propriétaires et conciergeries ont intérêt à centraliser un dossier (déclarations, contrats, factures, relevés de plateformes, courriels), afin d’assurer la traçabilité et d’anticiper sereinement le fait de payer de la cfe, ou de faire valoir une exonération.
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Cas particuliers à risque : résidence secondaire, multi-biens, plateformes, conciergerie
La résidence secondaire louée en location saisonnière cumule souvent plusieurs impositions. La CFE doit être distinguée des autres taxes locales qui peuvent aussi concerner un loueur en meublé (taxe d’habitation sur résidence secondaire notamment). Dès lors que les revenus locatifs dépassent 5 000 €, le propriétaire peut devenir redevable de la CFE, indépendamment de la taxe foncière ou de la taxe sur les résidences secondaires déjà acquittées. Si le propriétaire se réserve des semaines d’usage privé, un calendrier clair distinguant occupation personnelle et périodes louées est recommandé pour documenter la situation.
En cas de multi-biens (plusieurs logements meublés) situés dans des communes différentes, la cotisation foncière des entreprises se gère localement, commune par commune, au regard de la situation au 1er janvier. Une centralisation des avis, des plannings et des preuves de recettes par bien facilite le suivi. Les plateformes fournissent des relevés de transactions, mais ne transfèrent pas l’obligation fiscale. La gestion par une conciergerie ne transfère pas automatiquement la redevabilité de la CFE, qui reste en principe attachée au loueur et à l’établissement déclaré. Le contrat de mandat doit préciser qui réalise les déclarations, qui reçoit les avis, et qui règle effectivement la CFE.
Pilotage légal et veille 2024-2025 : intégrer la CFE dans sa stratégie
Pour piloter correctement la charge de cotisation foncière des entreprises cfe, le loueur en meublé a intérêt à l’intégrer dans son prévisionnel annuel dès le 1er janvier, en simulant des scénarios avec ou sans exonérations de cfe. En régime réel, la CFE s’ajoute aux charges d’exploitation ; en micro bic, elle pèse directement sur la rentabilité nette. Au-delà du fiscal, des leviers structurants peuvent améliorer l’équilibre économique : classement du meublé de tourisme, maîtrise de la durée de mise en location, ciblage, qualité de service et suivi des taux locaux. La cohérence entre déclarations et obligations (revenus, enregistrement, taxe de séjour, CFE) est d’autant plus importante que la loi de novembre 2024 renforce les outils de contrôle et de régulation des meublés de tourisme (déclaration/enregistrement), ce qui augmente la traçabilité. Dans le même temps, des statistiques récentes confirment une dynamique forte des meublés et locations de courte durée, susceptible d’encourager des politiques locales plus actives. Un plan d’action annuel simple (audit, kit justificatifs, veille des délibérations des collectivités locales, suivi des seuils) aide à documenter les choix, à limiter les erreurs et à réagir vite en cas de notification.
Pour une résidence secondaire louée en meublé de tourisme, la CFE peut s’appliquer dès lors que vous exercez une activité de location meublée, appréciée au 1er janvier. La bonne approche consiste à distinguer clairement revenus BIC (impôt sur le revenu) et CFE (taxe locale), puis à vérifier les portes d’exonération les plus fréquentes : recettes annuelles ≤ 5 000 €, location réellement exceptionnelle, location d’une partie de l’habitation personnelle dans des conditions strictes. Ensuite, ne négligez jamais le facteur local : certains aménagements dépendent d’une délibération de la commune ou de l’EPCI, d’où l’intérêt de documenter la règle applicable à l’adresse du logement. Prochaine étape recommandée : rassembler vos recettes, qualifier précisément le logement (résidence secondaire, classé ou non), constituer votre dossier (preuves, justificatifs, formulaires) et contacter le SIE avec une demande claire. Un audit annuel (propriétaire ou conciergerie) sécurise la situation et limite les mauvaises surprises.
Pour compléter votre pilotage fiscal, vous pouvez aussi vous appuyer sur notre guide pour déclarer sereinement vos revenus locatifs en 2025. Il vous aide à aligner vos justificatifs et vos déclarations avec la réalité de votre exploitation.

